Pays-Bas : Histoire du pays (36)

Après la guerre, une partie de l'élite néerlandaise essaye de faire éclater le cloisonnement de la société et de la politique. La tentative de former un grand parti démocratique progressiste sur une base chrétienne-sociale échoue. Aux élections de 1948, les électeurs restent fidèles aux anciens partis, et le cloisonnement refait son apparition. Jusqu'en 1958, les Pays-Bas sont gouvernés par des coalitions catholiques-socialistes.

Nederland bevond zich na de Tweede Wereldoorlog in een economisch en financieel deplorabele toestand. De materiële schade bedroeg 10 à 15 miljard gulden. Ongeveer een derde van de industrie was vernietigd, alle transportmiddelen waren voor zestig procent uitgeschakeld en veel huizen waren onbewoonbaar. Er volgde een streng toezicht op de distributie van goederen en op de ontwikkeling van lonen en prijzen. In 1948 zorgde de Marshall-hulp, het Amerikaanse economische hulpprogramma, voor een begin van herstel. Onder de bevolking bestond, ondanks de problemen, grote eensgezindheid en een groot idealisme. In kringen van het verzet waren al gedurende de bezettingstijd plannen gesmeed om na de oorlog een nationale beweging te vormen. Hokjesgeest en verzuiling moesten plaats maken voor solidariteit. Ook koningin Wilhelmina voelde zich zeer betrokken bij de maatschappelijke vernieuwing . Kort na de bevrijding werd de Nederlandse Volksbeweging (NVB) opgericht om de vernieuwing vorm te geven. Vooral de scheiding tussen socialistische en confessionele partijen moest verdwijnen. Vanuit de NVB werd in 1946, samen met de SDAP, enkele vrijzinnig-democraten en christen-democraten de Partij van de Arbeid (PvdA) opgericht. Deze partij zou in de plaats komen van de vooroorlogse groeperingen. In 1948 splitste zich echter al een groep af die de PvdA te links vond. Deze groep richtte de Volkspartij voor Vrijheid en Democratie (VVD) op. Ook de rooms-katholieken richtten een nieuwe partij op, de Katholieke Volkspartij (KVP).

Après la Seconde Guerre mondiale, la situation économique et financière des Pays-Bas était déplorable. Les dégâts matériels se chiffraient entre 10 à 15 milliards de florins. Environ un tiers de l'industrie était détruite, 60 pour- cent de tous les véhicules étaient inutilisables et de nombreuses maisons étaient en ruine. La distribution des marchandises et l'évolution des salaires et des prix furent sévèrement contrôlées. En 1948, l'économie commença à se redresser grâce au Plan Marshall. Malgré les problèmes, la population fit preuve d'une grande solidarité et d'un magnifique idéalisme. Pendant l'occupation, la résistance avait déjà échafaudé des plans pour créer, après la guerre, un mouvement national, le sentiment de solidarité devant remplacer le cloisonnement et l'esprit de clocher. Même la reine Wilhelmine se sentait très concernée par le renouveau social. Peu après la libération fut créé le Mouvement populaire néerlandais (NVB), qui devait concrétiser ce renouveau . Ce qu'il fallait avant tout, c'était supprimer le clivage entre les partis socialistes et les partis confessionnels. Issu du NVB, le Parti du travail (PvdA) fut créé en 1946, avec la participation du SDAP, de démocrates libéraux et de chrétiens-démocrates. Ce parti devait remplacer les groupements d'avant-guerre. Toutefois, en 1948, un groupe se sépara du PvdA, qu'il trouvait trop à gauche, et fonda le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD). Les catholiques fondèrent aussi leur propre parti, le parti populaire catholique (KVP).